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20 novembre 2014

"Nous étions très jeunes"

« Nous étions très jeunes » 7 février 2014 La Société d'histoire du pays de Quimperlé vient de publier son bulletin nº42. Un numéro qui livre trois témoignages de résistants, très jeunes à l'époque, sur la Seconde Guerre mondiale à Quimperlé. Des récits forts et qui nous interrogent. Qu'aurions nous fait ?

« Nous étions très jeunes »

 Il est plus que temps » : c'est ainsi que les membres de la Société d'histoire du pays de Quimperlé insistent sur l'urgence de recueillir des témoignages sur ce que fut la vie des Quimperlois durant l'Occupation. Et ils l'ont fait, puisqu'ils proposent leur bulletin nº42 dans lequel on retrouve les premiers témoignages sur la période. Un second bulletin viendra complèter ce travail de mémoire. Il y a en effet peu de publications sur Quimperlé pendant la Seconde Guerre mondiale.

(*) Les auteurs soulignent que les trois témoignages publiés ici ont été recueillis 70 ans après les faits. Et que les acteurs, à l'époque, étaient très jeunes. « Les Allemands connaissaient nos noms » Un premier récit est l'interview du résistant Georges Hotte. Vols d'armes, tracts, avec un groupe de lycéens du corps franc Turma-Vengeance, le Quimperlois va, en 1944, se retrouver dans une situation très dangereuse après l'interpellation de la famille Genot. « Les Allemands connaissaient nos noms » relate Georges Hotte avec émotion. Il raconte aussi avec force détails comment, le 5 juillet 1944, il a échappé aux Allemands en se cachant sur un toit, rue Lebas. « Je vis la main de l'homme se lever » Deuxième récit, le témoignage manuscrit de la résistante Margot Le Moing (ou Marguerite Canevet) décédée en 2002. Le 25 juillet 1944, elle est interpellée et conduite au Lion d'or, place Nationale (actuelle place Charles-de-Gaulle). Jetée dans une cave, elle est confrontée à un soldat qui tient en main un nerf de boeuf : « Je vis la main de l'homme se lever, écrit-elle, et sentis une douleur cuisante sur le dos, je ne lâchais pas un cri, les coups redoublèrent pendant cinq minutes environ ». Margot, 19 ans, sera ensuite transférée à Lorient puis à Groix où sera organisée son évasion. « J'avais 15 ans » Enfin, le troisième témoin est Guy Savin, maquisard, résistant et ancien maire de Quimperlé. « La maison de ma mère est devenue un relais de la Résistance » rappelle-t-il, « J'avais 15 ans ». Il raconte son départ en 43 vers le maquis de Botsegalo, en Morbihan. En juin 44, c'est le maquis de Moguel, en Querrien, les sabotages et le dramatique combat de Kerbozec qui fit trois morts, le 29 juillet 1944. « Qu'aurions-nous fait ? » Jeunes, engagés à l'insu de leurs parents pour deux d'entre eux, « Qu'aurions nous fait à leur place ? », interroge en préambule de la revue Jean-Jacques Gouriou. La Société d'histoire continue ses recherches sur cette période et lance un appel à ceux qui veulent témoigner. Y a-t-il des témoins de la liesse en basse ville, le 9 août 1944 ?

 

* Jean-Jacques Gouriou mentionne un mémoire de maîtrise soutenu à Brest en 1997 par Sophie Le Goc-Saliou, quimperloise : « Quimperlé et son canton pendant les années noires ». Un mémoire non publié.

Le bulletin nº42 est disponible (10 EUR) à la librairie Penn da Benn, à Mag...

 

 

 

Quelques dates Un chapitre du bulletin est consacré à la chronologie du conflit, en voici quelques éléments, de l'hostilité immédiate au régime de Vichy à la naissance des différents noyaux et réseaux de résistance. Ceux-ci furent nombreux à partir de 1942 et jusqu'à la fin du conflit : Cohors-Asturies, Vengeance, les Espagnols, l'ORA, le réseau Johnny démantelé sur dénonciation et qui verra le maire Alain Le Louédec, déporté; le travail de renseignements sur la base de Lorient, puis une meilleure structuration de ces réseaux à partir de 1943, les arrestations, la torture, les épisodes violents de l'été 1944. Y figurent bien sûr en bonne place les trois témoins cités dans le bulletin. Voici quelques dates. 27 janvier 1944 : arrestation d'Eugène Genot. 26-27 juillet : attaque des maquis d'Arzano et Tréméven. 29-30-31 juillet : exécution de résistants à Kerfany. 3 août : levée en masse de résistants. 4 août : une partie des otages du Bel-Air sont libérés, d'autres transférés dans un blockhaus, derrière l'actuelle mairie. Plusieurs tué parmi les civils. 5 août : combats autour de Quimperlé. 8 août : les Allemands quittent Quimperlé. 9 août : les FFI défilent dans Quimperlé libérée. 26 août 44 : Margot le Moing s'évade de Groix avec l'aide d'un marin-pêcheur.

© Le Télégramme - Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/finistere/quimperle/resistance-nous-etions-tres-jeunes-07-02-2014-10025400.php

 

 


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